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Lettre du Président et chef de la direction

L’année 2016 a été marquée par le renouvellement de la croissance à l’Aéroport international d’Ottawa. Nous avons desservi 4 743 091 passagers, ce qui représente une hausse de 1,9 % par rapport aux résultats de 2015, et le nombre le plus élevé de passagers pour une année donnée dans toute l’histoire de l’aéroport. Nos recettes ont également augmenté de 3,1 % grâce, dans une large mesure, à la croissance de nos revenus provenant des transports au sol et des concessions. Nous avons réussi à augmenter nos revenus non aéronautiques et atteint ainsi notre objectif, ce qui nous a permis de maintenir nos frais aéronautiques au niveau le plus bas possible.

Dans la Revue de 2016, vous aurez l’occasion d’en savoir plus sur les diverses activités et projets qui ont été menés tout au long de l’année dans le cadre de notre Plan stratégique et de notre Plan d’action pour l’année. Si l’ensemble d’entre eux sont remarquables, l’un de ces projets ressort plus particulièrement.

La modernisation de notre système de traitement des bagages, qui avait été entreprise en 2013, a été complétée à la fin de l’été 2016. Il s’agit sans conteste de l’un des projets les plus complexes menés à bien à l’aéroport au cours de la dernière décennie. La mise en place du système Beumer ultramoderne a entraîné l’ajout d’un carrousel à bagages dans le hall des arrivées des vols domestiques, a plus que doublé la capacité de traitement de l’ancien système (le nouveau système peut traiter jusqu’à 2 000 bagages par heure pour les vols domestiques et 1 000 bagages par heure pour les vols transfrontaliers). Le nouveau système est également beaucoup moins énergivore, et satisfait les nouvelles exigences de contrôle de l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) et du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (U.S. CBP). Du point de vue du service à la clientèle, c’est également un plus pour les passagers des vols domestiques qui prennent un vol de correspondance vers les États-Unis, car ils n’auront plus à récupérer leurs bagages enregistrés entre leurs deux vols, le nouveau système s’occupant de les faire suivre jusqu’à leur destination.

Ce qui est d’autant plus incroyable, c’est que le nouveau système a été entièrement assemblé et installé pendant que l’ancien système demeurait opérationnel, et ce, dans un espace très restreint. On a dit de ce projet que c’était comme remplacer un pneu sur un véhicule roulant à 100 km à l’heure.

Si vous aviez demandé à nos passagers s’ils s’étaient rendu compte du déroulement de ce projet de 60 millions $ au cours des trois dernières années ou presque, la vaste majorité aurait répondu par la négative. Une portée maximale et des perturbations minimales, voilà qui, à mon sens, atteste éloquemment du succès de ce projet, et il va sans dire que les résultats sont impressionnants.

Merci et bravo à toute l’équipe de l’Administration, à nos partenaires du campus et à nos partenaires des travaux de construction, qui ont travaillé très fort à la mise en service de ce système d’une grande efficacité sans que cela ait de répercussions sur nos clients. Pour en savoir plus long sur le projet de modernisation du système de traitement de bagages, allez voir la vidéo que nous avons enregistrée.

En 2016, nous nous sommes consacrés à quelques dossiers hautement prioritaires qui auront un impact majeur sur l’aéroport, l’Administration et l’ensemble de la communauté pour les années à venir.

Le premier de ces projets a été le train léger sur rail (TLR) de la Ville d’Ottawa. L’Administration a fait rigoureusement valoir l’importance d’inclure une ligne secondaire jusqu’à l’aéroport à l’Étape 2 du projet de TLR (ligne Trillium) qui profitera à l’ensemble la région. Un système de transport multimodal qui comprend une liaison ferroviaire jusqu’à l’aéroport fera de la région d’Ottawa-Gatineau une destination encore plus attrayante pour les conférences, le secteur hôtelier et le tourisme en général. La construction d’une ligne ferroviaire secondaire jusqu’à l’aéroport à l’Étape 2 est le moment opportun du projet de TLR pour se prévaloir des économies d’échelle et d’une réduction des coûts rendus possibles par ce projet d’envergure.

Nos démarches ont eu l’impact voulu et la Ville a accepté d’inclure l’aéroport à l’Étape 2 du projet de TLR. De plus, la province de l’Ontario s’est engagée à financer le projet. Nous attendons impatiemment de connaître quel sera l’engagement du gouvernement fédéral pour pouvoir aller de l’avant avec les phases de la conception détaillée et la passation des marchés. L’Administration a par ailleurs réitéré son engagement à financer pour cette ligne secondaire la station de l’aérogare. Il convient de rappeler que cette ligne secondaire ne rapportera aucun gain à l’Administration de l’aéroport, mais aura des retombées bénéfiques pour la Ville et la région.

Pour ce qui du plan actuel d’embranchement qui obligera les usagers à prendre une correspondance à South Keys, nous sommes confiants qu’avec le temps, l’achalandage justifiera un accès direct. Comme pour les autres usagers de la ligne Trillium, les voyageurs d’affaires et d’agrément devront pouvoir compter sur un service prévisible, fiable et fréquent pour se rendre à l’aéroport ou en repartir, et pour prendre le train rapide vers le centre-ville et inversement. Entre-temps, nous avons hâte d’inaugurer la mise en service de cette liaison ferroviaire, et espérons que le train léger se prolongera, dans un avenir rapproché, jusqu’à la Ville de Gatineau.

Le second projet d’envergure, et peut-être le plus important dossier dans l’histoire de l’Administration, se rapporte à l’Examen de la Loi sur les transports au Canada, et le dépôt d’un rapport intitulé Parcours : Brancher le système de transport du Canada au reste du monde rendu public en février 2016 par le président du Comité d’examen et ancien député de la Chambre des communes, David Emerson. Le rapport en question renferme un ensemble de recommandations visant le secteur du transport aérien, la plupart d’entre elles pleines de bon sens. Toutefois, l’une d’entre elles me préoccupe grandement. Il y est question de vendre les principaux aéroports du Canada à des sociétés privées pour réunir l’argent nécessaire à la création d’un fonds d’infrastructure destiné à financer à l’échelle du pays des grands projets non reliés à l’aviation. Cette recommandation avance que la vente des aéroports favoriserait une plus grande compétitivité dans le secteur du transport aérien.

L’Administration a étudié étroitement cette recommandation, et en est venue à la conclusion que la promesse d’une plus grande compétitivité des coûts et d’un meilleur service pour les passagers ne pourra être tenue si les administrations aéroportuaires, qui sont actuellement des entités sans but lucratif, deviennent des sociétés par actions à but lucratif. Nous avons également étudié ce qui s’est produit à la suite de la vente des aéroports dans des pays comme le Royaume-Uni et l’Australie, où les personnes ayant appuyé cette initiative s’attendaient à voir des hausses significatives des recettes fiscales qui ne se sont jamais matérialisées. En Australie, celui qui avait été l’un des plus ardents défenseurs de la privatisation, le président de la Commission australienne de la concurrence et de la consommation, Rod Sims, a depuis déclaré que la privatisation des aéroports avait fait un tort énorme à l’économie australienne. Selon l’expérience australienne, les coûts ont grimpé et le niveau de service s’est détérioré, et nous avons toutes les raisons de croire qu’il en serait ainsi au Canada.

Nous avons exprimé clairement notre position en faveur du modèle actuel de gouvernance des aéroports du Canada. Avec le soutien inconditionnel du Conseil de l’Administration, nous avons collaboré avec les administrations des aéroports de Calgary et de Vancouver au lancement d’une campagne afin d’informer les canadiens de la réussite du modèle actuel et des risques liés à la vente des aéroports à des organisations dont le mandat serait d’optimiser leur rendement pour leurs actionnaires plutôt que de réinvestir dans les opérations aéroportuaires ou dans le développement économique local et les intérêts communautaires. Nous sommes heureux d’avoir rallié des appuis en faveur du modèle actuel auprès des principaux transporteurs et de bon nombre de représentants élus de tous les paliers de gouvernement.

Nous devrions avoir éventuellement une meilleure idée des intentions du gouvernement et nous allons continuer à prendre position contre la privatisation et intensifier notre activité autour de cet enjeu au besoin. Pour en savoir plus long sur la campagne, je vous invite à consulter le site www.cessonslaventedesaeroports.ca.

Pour ce qui est de 2017, nous allons entreprendre notre quatrième examen quinquennal conformément à une exigence de notre bail foncier avec Transports Canada. Cet exercice est une analyse de haut niveau de notre rendement sur le plan de la gestion, de la gouvernance, de nos opérations et de notre situation financière pour la période du 1er février 2012 au 31 janvier 2017, et comprend une évaluation indépendante qui doit apprécier dans quelle mesure l’Administration s’est acquittée de ses engagements par rapport à ce bail.

Nous allons également préparer un nouveau Plan directeur de l’aéroport, lequel est mis à jour tous les 10 ans afin de veiller à l’excellence constante de nos opérations et du service dans la gestion de l’aéroport. Cette planification englobe l’anticipation des conditions, besoins et opportunités en matière de transport aérien, ainsi qu’une approche stratégique par rapport à nos orientations et possibilités futures. Cette planification répond également à des conditions inscrites dans notre bail foncier, lequel stipule le calendrier des analyses prescrites, et la tenue obligatoire de consultations publiques et avec les parties prenantes. Nous allons finaliser notre Plan et le soumettre en 2018 à Transports Canada aux fins d’approbation et de rétroaction.

Nous n’aurions pas pu accomplir tout ce que nous avons réalisé en 2016 sans l’appui indéfectible du Conseil d’administration. Je tiens à remercier tous les membres du Conseil de leur engagement en ce qui a trait à plusieurs dossiers très importants, et de nous avoir accordé, à moi et à mon équipe, toute leur confiance, et de croire dans notre capacité à prendre les mesures réfléchies indiquées dans la réalisation de notre Plan stratégique et par rapport à d’autres enjeux et projets au fur et à mesure qu’ils se présentent.

Veiller à la réalisation de ces projets à temps, dans le respect des budgets impartis et sans occasionner de perturbations majeures pour nos clients est un exploit dont le mérite revient à toute l’équipe de l’Administration de l’aéroport et à tous nos partenaires. Leur dévouement collectif au succès de notre organisation, envers nos passagers, et envers la communauté que nous desservons est sans pareil, et c’est ce qui explique pourquoi nous continuons à faire le palmarès du programme de Qualité des services aéroportuaires, comme la présidente de notre Conseil d’administration l’a souligné dans son message.

Tout le monde a une anecdote à raconter à propos de notre aéroport, et en feuilletant ce rapport, vous aurez l’occasion de prendre connaissance de certaines de celles qui nous ont marquées. À l’occasion du 150e anniversaire du Canada, nous espérons que vous aurez l’occasion de passer par notre aéroport, de participer aux célébrations, et de vivre de beaux moments qui resteront à jamais gravés dans vos mémoires.


Mark Laroche,
Président et chef de la direction